Mes Livres :
Du clinique au communautaire et retour au clinique
Professeur universitaire, à l’école de Psychologie de l’Université Laval, ma tâche consistait à développer des connaissances, mais aussi à les diffuser, d’abord par l’enseignement, mais surtout par des publications d’articles dans des revues dites à jury. Les articles sont évalués par des collègues avant d’être acceptés pour publication. Les lecteurs de ces revues à jury, sont des académiciens et des chercheurs mais, étant donné que mes interlocuteurs privilégiés étaient des praticiens actuels et futurs, j’ai surtout publié des livres et peu d’articles dans des revues à jury. Ayant obtenu mon Ph. D. en “Clinical – community », mes publications, sous forme de livres, reflètent ma démarche de va et vient entre le clinique et le communautaire.
À mon retour de Californie, j’ai pratiqué deux formes de psychothérapie, d’abord la thérapie familiale, dans le contexte d’une petite école privée qui recevait des élèves exclus des écoles régulières. J’avais conduit une petite recherche – maison pour évaluer l’impact de mes interventions car, étant sur place, il était assez facile de vérifier les changements de comportements chez les élèves. Je m’étais inspiré des échelles d’évaluation utilisées à Palo Alto et j’avais été agréablement surpris de constater que nos résultats ne souffraient pas de la comparaison.
J’ai aussi suivi des psychotiques en thérapie individuelle dans un contexte communautaire, plutôt que dans le contexte de départements de psychiatrie, où j’avais appris mon métier. Mais je me suis rapidement tourné vers des interventions de type réadaptation ( cf « Carrière ratée »), car la psychothérapie ne donnait pas des résultats très probants.
Le même constat était fait dans la littérature scientifique, que je lisais en même temps, la psychothérapie était surtout efficace les personnes bien nanties avec des capacités d’introspection au dessus de la moyenne. . Il n’y avait presque pas de regard critique porté sur la psychothérapie, il existait de nombreuses méthodes, toutes plus différentes que les autres, dont aucune ne parvenait à démontrer sa supériorité sur les autres; une véritable tour de Babel. Des collègues et moi avons senti le besoin de dénoncer l’état de situation concernant la psychothérapie, dans un livre publié en 1983 « Psychothérapie attention » (Québec science). Le livre a eu un certain retentissement et a bousculé bien des collègues. « Tu as quitté la clinique en claquant la porte ! » m’a dit un collègue.
Un deuxième livre, paru peu de temps après, en 1984 « L'intervenant professionnel face à l'aide naturelle », Gaëtan Morin Editeur que j’ai écrit seul, reflétait mes intérêts face à des intervenants non professionnels avec lesquels j’avais été mis en contact dans mes projets de réadaptation sociale ( Cf « Une carrière ratée « ). Je pense avoir été celui qui a introduit la notion d’aidant naturel au Québec, c’était une notion que j’avais empruntée à deux travailleuses sociales américaines que j’ai pu rencontrer en Orégon ; et j’ai invité l’une d’entre elle au Québec en 1983. Mais, en même temps que cette notion se diffusait, le sens en a été complètement déformé pour devenir synonyme de proche soignant. En fait l’aidante naturelle, selon ces deux travailleuses sociales, était une aidante de quartier qui procurait du soutien et des conseils aux résidentes. Dans ce livre, je propose une définition des diverses formes que peut prendre l’aide psychologique non professionnelle procurée par des personnes qui ne sont pas des psychothérapeutes ; bénévoles, groupes d’entraide, personnes soutien, associations de quartier etc..
Je suis devenu malgré moi le porte parole de l’aide naturelle et du bénévolat, car ces intervenants non professionnels étaient fiers qu’un professionnel les mette en évidence. Par contre, je ne voulais pas servir d’intermédiaire ; je me souviens avoir refusé une invitation pour aller en parler à des fonctionnaires du ministère, car je considérais que des aidantes naturelles devaient aller parler d’elles – mêmes. Je leur ai suggéré quelques noms, et j’ai su par la suite qu’une rencontre très émouvante avait eu lieu.
Avec le recul je me rends compte que j’ai eu besoin de comprendre la psychothérapie de l’extérieur en m’intéressant aux personnes qui procurent naturellement de l’aide psychologique, sans aucune formation. Ça m’a aidé à mieux définir les contours de mon métier tout en établissant les conditions de complémentarité entre les deux formes d’aide.
Ces thèmes vont être repris dans le « Manuel québécois de Psychologie communautaire « , particulièrement le thème de l’entraide. D’autres aspects de la psychologie communautaire, sont également discutés dans ce livre destiné aux étudiants du cours «Psychologie communautaire», que j’avais monté et donné pendant plusieurs années. Ce manuel a tenté d’en définir les principales dimensions ; j’ai sollicité l’aide de plusieurs collègues pour en rédiger des chapitres (Guay, 1987). On y présentait les principaux types de recherches et d’interventions, comme l’évaluation de programme, les programmes de prévention, la consultation. On y traitait également de l’impact des variables économiques sur la santé mentale des dimensions écologiques de la famille.
Une deuxième version verra le jour en 2001 aux Presses de l’Université Laval« Agir au cœur des communautés : la psychologie communautaire et le changement social «. J’avais quitté la psychologie communautaire pour retourner à la psychologie clinique. Cette nouvelle édition a été dirigée par une collègue qui m’avait remplacé comme responsable du cours. Lors de la publication du premier manuel j’avais demandé à tous les auteurs de renoncer à leurs redevances afin de les accumuler pour rémunérer des étudiants qui rédigeraient quelques chapitres du manuel suivant. J’ai remis cette somme d’argent à ma remplaçante qui m’a nommé co – directeur même si je n’y écris qu’un seul chapitre qui résume les approches réseau et l’approche milieu. On y traite entre autres, de pouvoir d’agir (empowerment), des groupes d’entraide et de soutien, de prévention et de promotion. le chapitre que j'ai rédigé, présente
les approches communautaires que j'avais développées.
Ces approches sont également présentées dans un livre, publié en 2000, avec une collègue suisse Christiane Besson « Profession travailleur social : savoir évaluer, oser s’impliquer » chez Gaétan Morin Editeur Europe, Paris. Notre objectif était d'intégrer la perspective européenne plus réflexive avec l'approche nord américaine plus pragmatique. Sa réflexion approfondie sur le métier de travailleur social au niveau de ses valeurs et méthodes, selon une perspective historique, vient en quelque sorte encadrer ma présentation des diverses approches communautaires.
Je n’avais pas cessé la pratique clinique pour autant, je l’avais remplacée par la formation, en devenant formateur - intervenant en ce sens que je faisais des entrevues conjointes avec les personnes que je formais.
Mais, par ailleurs, je me suis rapidement rendu compte que l’accroissement des compétences en approches communautaires n’avait pas de sens en l’absence de compétences cliniques équivalentes. Je constatais des manques et des faiblesse importantes au niveau des compétences cliniques des intervenants ce qui m’a amené à proposer aux gestionnaires, qui me recrutaient, d’offrir des formations cliniques subséquentes aux même intervenants afin d’améliorer leurs compétences cliniques.
Ce constat m’a amené à intégrer le communautaire et le clinique dans mes formations : un livre, publié en 1992, « thérapie brève et intervention de réseau » constitue une première tentative d’intégration des deux approches. Ce livre s’est bien vendu car il répondait aux besoins des praticiens de première ligne, spécifiquement les intervenants de CLSC. Il m’avait été inspiré par mes expériences de formateur, et même de coordinateur d’équipes, en CLSC. Le contenu des deux premiers chapitres a été orienté par les recherches sur l’efficacité des thérapies, dont j’avais fait une lecture extensive et approfondie pour monter le cours « Les psychothérapies » en remplacement du cours « Psychologie communautaire ». J’avais aussi assisté à un congrès de l’APA pour me mettre au courant des derniers développements. La qualité de la recherche s’était améliorée mais, même si on mettait encore les diverses techniques en comparaison, les résultats démontraient que les techniques n’étaient pas très importantes pour expliquer les changements obtenus. J’y présentais la thérapie brève, non pas comme une technique thérapeutique mais comme façon de concevoir la psychothérapie, c’est à dire une plus grande parcimonie dans l’implication du psychothérapeute comme moyen d’optimiser son efficacité. Les deux derniers chapitres traitaient des approches réseau ; sous forme de définitions mais aussi de types d’interventions de réseaux avec un arbre de décision.
Mais c’est surtout avec la thérapie familiale que l’intégration du clinique au communautaire s’est faite ; la thérapie de famille a occupé une place importantedans ma carrière de formateur (CF chronique « Histoires de famille). En 1998 sort « L’intervention clinique communautaire : les familles en détresse ». aux Presses de l'Université de Montréal, fruit d’un travail long et ardu. Ce livre répondait à une demande des praticiens qui, m’ayant observé, pratiquer l’intervention et la thérapie familiales, désiraient que je définisse mon approche. Il s’est avéré très difficile pour moi d’expliquer ce que je faisais de façon très spontanée parfois même instinctive. Le livre a commencé par une page que j’ai présentée aux intervenants, puis dix pages, dans un processus d’écriture qui a été long et pénible par moments. Je me suis aidé des commentaires et réactions des intervenants qui m’avaient observé et pouvaient me décrire mes façons d’intervenir. Ce livre avait également comme objectif de faire l’intégration du clinique et du communautaire ; qui s’est actualisée par la complémentarité entre la thérapie de famille et l’intervention de réseau. L’intervention de réseaux a été présentée selon la perspective de typologies de réseaux auxquelles pouvait s'arrimer le suivi communautaire, c'est-à-dire l’accompagnement du client dans son milieu de vie.
Une autre actualisation de la composante clinique s’est faite au travers du suivi communautaire. Ainsi les formations que j’avais données pendant plusieurs années en Italie ont suivi le même cheminement qu’au Québec. Elles s’étaient exclusivement centrées sur les approches communautaires dans une première phase car la travailleuse sociale qui m’invitait avait un intérêt marqué pour les interventions de réseau. Dans une deuxième phase, j’ai donné la formation aux case managers de la région de Lombardie ; mon modèle de suivi communautaire, dérivé de mon projet »Parrainage social et entraide de quartier », intégrant le clinique et le communautaire, avait beaucoup intéressé les psychiatres italiens de même que les responsables de la santé mentale en Chaudières - Appalaches et en Gaspésie, où j’ai également formé les case managers (CF la chronique « Histoires de suivi communautaire »).
Mes écrits en suivi communautaire ont été publiés sous forme de cahiers de formation, et c’est en italien qu’ils seront publiées sous forme de livre ; «Il case management comunitario» chez Liguori editore.
Le thème de mon dernier livre « «Les clientèles récalcitrantes « publié 2009, a été élaboré suite à une invitation que m’avait faite la directrice de l’Institut Victoria de présenter l’atelier annuel de l’Institut sur mon approche. L’Institut Victoria, situé à Montréal est spécialisé dans le traitement et la formation pour les troubles de personnalité états limite. J’ai toujours eu beaucoup de difficultés à répondre aux personnes qui me demandent de définir mon approche d’autant plus que ma pratique a été très polyvalente, autant au niveau des lieux de pratique que des clientèles. Finalement j’en suis venu au constat que ce qui caractérisait ma pratique c’était les clientèles récalcitrantes, j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à devoir affronter les situations difficiles ou des personnes non volontaires ou très peu motivées. Le cahier de formation, produit pour l’atelier est devenu ce livre où je discute des facons de surmonter les impasses du thérapeute, de l’importance de comprendre la fonction adaptative des résistances de l’utilité de s’appuyer sur le besoin de changement des proches.
Enfin, trente ans après avoir claqué la porte, je suis revenu à la pratique de la psychothérapie en bureau privé. J'ai pu constater que la clientèle de bureau privé a beaucoup changé, elle n'est plus surtout composée de YAVIS ( Young Attractive Verbal Intelligent Social) qui souffrent de troubles mineurs; les problèmes qui confrontent les clients sont beaucoup plus sévères. Je me suis particulièrement intéressé aux personnes qui ont souffert de maltraitance ou de négligence dans leur enfance.
De plus, les éléments que nous avions dénoncés dans «Psychothérapies attention » ont été en bonne partie corrigés. L'éthique professionnelle exige maintenant d'avoir recours à des formes de psychothérapie dont l'efficacité a été démontrée par les résultats de recherche. De plus en plus la recherche abandonne la comparaison entre les différentes approches, pour s’intéresser aux principes quirendent la psychothérapie efficace, comme le lien thérapeutique.
Un dernier livre, qui est publié chez Amazon, s'intitule "La psychothérapie des adultes qui ont survécu à la maltraitance et la négligence". Il rend compte de mon expérience de pratique en bureau privé où j'ai surtout suivi des clients qui ont été maltraités ou sévèrement négligés dans leur enfance.
Un grand nombre de clients, qui consultent en psychothérapie, ont souffert de maltraitance ou de négligence dans leur enfance. Ils viennent se faire traiter pour des troubles dépressifs ou anxieux, ou encore pour des troubles de personnalité. Leurs symptômes sont souvent incompris et mal interprétés c’est pourquoi on parle d’épidémie cachée parce que la source des troubles, dont ils sont affectés, n’a pas été identifiée. Ce n’est que tout récemment qu’un syndrome a été défini sous le terme de stress post traumatique complexe.
Le livre peut être commandé à Amazon, en sélectionnant mon nom à Amazon, livres français.
Ce livre est dédié aux clientes et clients que j’ai eu le privilège de traiter et d’accompagner, ces personnes ont démontré une résilience exemplaire et fait preuve de qualités humaines exceptionnelles.
Chapitres de livre
(1988) Guay, J. « Les professionnels et l'entraide ». Questions de culture: "Groupe d'entraide et solidarités", Vol. 15,
(1995) Guay, J. « I sistemi informali di auiuto reciproco di vicinato » (Sanicola, L. ) Reti sociali e intervento sociale Liguori Napoli
(1997) Guay, J. « Il modello di case management comunitario » in (Sanicola, L. ) La salute mentale e il servizio sociale. Liguori Napoli
(2002) Guay, J. Il quartiere, in (Sanicola, L. Piscitelli, D. Mastropasqua, I.) Metodologia di rete nella Giustizia Minorile, Liguori Editore, Napoli,
(2002) Guay, J. Il quartiere, in (Sanicola, L. Piscitelli, D. Mastropasqua, I.) Metodologia di rete nella Giustizia Minorile, Liguori Editore, Napoli,
(2002) Guay J. Avec Thibodeau, Y. « Le défi du partenariat avec les parents de personnes présentant une déficience intellectuelle » dans ( Gagnier, J.P. et Lachapelle, R. directeurs) Pratiques émergentes en déficience intelectuelle Presse de l’université du Québec, Collections nouvelles pratiques sociales : Ste Foy.
(2009) Guay, J. « Les compétences des familles otages d'un adolescent délinquant" chapitre 11 dans ( Lacharité, C. et Gagnier, J-P) "Comprendre les familles pour mieux intervenir " Gaétan Morin : Montréal
(2013) Guay, J. « Il case management communitario » Introduzione dans (Cerati, G.) « Il case manager nei Dipartimenti di Salute Mentale della Regione Lombardia » McGrawHill
Articles
Guay, J. (1975) « Le mythe de l'incompétence intellectuelle de l'enfant de milieu défavorisé », Recherche sociale, no 56, octobre-décembre 1975.
1979 Qu'est-ce qui rend la psychothérapie efficace: la méthode ou la croyance?, Les Cahiers du psychologue québécois, vol. 1, no 7,.
1982 Guay, J. Le réseau social de l'ex-patient psychiatrique, Revue québécoise de psychologie, vol. 2, no 3 (spécial, 1982).
1982 Guay, J. L'intervenant social face à l'aidant naturel, Santé mentale au Québec, vol. VII, no 1, 21-27,.
1987 Guay, J. La psychologie communautaire offre-t-elle une voie d'avenir à la psychologie clinique? Revue québécoise de psychologie, Vol. 8, No 2,.
1987 Guay, J. L'approche communautaire en maintien à domicile. Le gérontophile, Vol. 9, No 4,.
1987 Guay, J. L'approche communautaire en maintien à domicile. Les Cahiers du C.T.N.E.R., No 39,.
1991Guay, J. L'approche proactive et l'intervention de crise. Santé Mentale au Québec, , XVI, 2, 139-154
1991 Chabot, D. Mercier, C. et Guay, J. (1993)"L'approche milieu : une approche pro-active d'intervention communautaire en mileu rural" Revue Canadienne de Santé Mentale Communautaire, Vol 12, no 1, 177-198
Guay, J. (1993) Bridging the gap between professionals and the community in mental health services. Health and Social Services in the Community 2 : 95-103
Guay, J. (1994) Involving citizens in the rehabilitation process, Psychosocial Rehabilitation Journal. Vol. 18, no 1 145-150.
Guay, J. (1995) L'aiutoaiuto, un rimedio all'affanno dei servizi pubblici. Animazione Sociale, aprile, Vol. no 25, 15-26
Guay, J. (1995) "L'entraide comme complément à l'intervention professionnelle" Revue Canadienne de Santé Mentale Commmunautaire", Vol.14, no 2.
Guay, J. (1996) "L'approche proactive: rapprocher nos services des communautés" Nouvelles Pratiques Sociales;Vol 9, no 2, p. 33-48.
Guay, J. (1996) "Dal lavoro sul caso al lavoro sull'ambiente di vita" Animazione Sociale, aprile, Vol. no 26, 73-86
Trainor, J. et Guay, J. (1999). Introduction : Innvovations positives en santé mentale. Revue canadienne de santé mentale communautaire, Vol. 18, no 2, 7-9.
Guay, J. (2000). Les acteurs oubliés. Revue canadienne de santé mentale communautaire, Vol. 20, no 2, 123 -126.
Guay J., Cyr G. et Bergeron A. (2007) « La thérapie familiale en centre jeunesse : réflexions sur une pratique complexe et novatrice », Revue Québecoise de Psychologie, Vol 28, no 3, p. 171 - 185.
Guay, J. (2008) « La citoyenneté au quotidien « Le partenaire, vol.17,no 1 , p. 34 - 36
Guay, J. (2008) « La motivation est- elle nécessaire à la psychothérapie ? » Psychologie Québec, vol 25, no. 5 p. 30-32
Monographies
1985 Document d'initiation aux types d'intervention communautaire (avec Yolaine Lapointe), Centre de recherche sur les services communautaires, Université Laval, .
2000 Principes et stratégies d’implantation de l’approche milieu :I Le modèle, II Gestion et organisation, III Le travail d’équipe, IV L’intervention.(co auteur avec Denis Chabot, Claude Belley, Danielle Dulude) Centre de Réadaptation Normand Laramée, Centre Jeunesse de Laval, .